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La N-VA se muscle sur la scène internationale
Les nationalistes veulent imposer leurs griffes hors frontières. La N-VA crée un groupe de travail. Objectif : mieux imposer la marque N-VA à l’échelle européenne. Et rappeler au monde sa volonté d’indépendance de la Flandre.
La N-VA souhaite se profiler de manière plus visible encore sur le terrain international. C’est que les nationalistes ont déjà, ces dernières années, multiplié les initiatives pour mieux peser sur la scène européenne et sur la gouvernance fédérale et flamande. En 2010, lors des interminables négociations qui valurent à la Belgique le record mondial de longévité sans gouvernement, le parti de Bart De Wever avait convoqué la presse internationale pour mieux présenter ses ambitions à l’étranger.
Depuis, le parti est présent sur les réseaux sociaux, sur Twitter (sous le compte EU, en anglais et en français ), s’apprête à se faire connaître internationalement sur Facebook. Dans la majorité au gouvernement flamand, dirigé par un des leurs, Geert Bourgeois, président fondateur de la N-VA, se démène pour pointer la Flandre sur la carte du monde. Son gouvernement subsidie le magazine hebdomadaire anglophone Flanders Today qui dispose d’un site web et livre toutes les informations politiques, économiques et culturelles se déroulant au Nord du pays.
« Peser dans les débats » Alors, pourquoi cette nouvelle offensive internationale? « Il ne s’agit pas en premier lieu de mieux vendre la Flandre ou d’initier une campagne d’image mais surtout d’obtenir des résultats en matière de politique internationale », nous précise Sander Loones, député européen et viceprésident de la N-VA « Dans les années à venir, les directives européennes détermineront de plus en plus les politiques des Etats, en termes de gestion de la crise de l’Asile, de Mobilité, de trajectoire budgétaire... Nous voulons peser sur ces débats. Ce vendredi, le Premier ministre néerlandais se rendra, avec ses homologues sué- dois, danois et finnois, à une réunion après Brexit chez Angela Merkel. La Flandre et la Belgique devraient avoir leur place dans ce club. L’Europe n’est pas un super Etat monolithique. Les logiques des pays du Sud ne sont pas celles du Nord, dont nous sommes, en Flandre, des partenaires plus proches. De même, nous n’avons pas le même regard sur l’aprèsBrexit que les autres régions du pays. Comme Ouest-Flandrien, je peux vous dire que le commerce extérieur avec le Royaume-Uni pèse très lourd chez nous ». Pour renforcer le réflexe international du parti, le groupe de travail veillera à ce que ses élus colportent les points de vue NVA sur l’indépendance de la Flandre, épinglée comme entité la plus importante du pays. Anachronique pour un parti de gouvernement belge, non ? « Pas du tout. Dans l’enceinte parlementaire, Guy Verhofstadt défend lui aussi sa propre ligne et pas davantage la ligne du gouvernement belge. Notre position sur le confédéralisme ne nous empêche pas d’être loyaux au sein de la majorité », assure Sander Loones.
Gepubliceerd in Le Soir / 25 augustus 2016 / Auteur: Dirk Vanoverbeke